La phytothérapie et la pharmacopée traditionnelle


La pharmacopée traditionnelle chinoise est constituée de substances minérales, végétales ou animales. Elle comprend environ 8 000 plantes médicinales dont 500 sont utilisées couramment. Véritable médecine, elle s’est développée en Chine, dès l’Antiquité, parallèlement à l’acupuncture. Et malgré l’essor important de la pharmacologie occidentale au cours du XX° siècle, les chinois préfèrent, et de loin, leurs plantes traditionnelles aux molécules chimiques.

Curieusement, les plantes chinoises ne sont généralement pas utilisées pour leurs vertus thérapeutiques directes sur tel ou tel symptôme mais plutôt pour rééquilibrer l’énergie globale de l’organisme sous forme de préparations magistrales adaptées à chaque patient.

Ces plantes médicinales sont rarement prescrites seules mais en association de façon à établir un traitement parfaitement adapté à l’état du malade au moment de la consultation. On ne traite pas un symptôme, on traite l’organisme dans son ensemble. La prescription, précisément codifiée suivant les règles de la médecine chinoise, comprend le plus souvent, une plante « majeure », indispensable, et des plantes « mineures » dont le rôle est d’activer ou de freiner l’action de la première ou bien encore de « transporter » l’information sur un organe, un tissu ou une région donnée.

Récoltées à des périodes précises, ces plantes sont lavées pour supprimer leurs impuretés, séchées au soleil pour la plupart, parfois grillées ou blanchies. Elles seront présentées sous forme de poudre, de pilules, de macérats, de sirops, de tisanes ou d’extraits mous.

 

La phytothérapie traditionnelle chinoise constitue un trésor naturel phénoménal, capable de soigner de très nombreuses maladies. On l’utilise aussi bien dans les maladies fonctionnelles et superficielles que dans les maladies graves comme le cancer, la leucémie, le paludisme, les rhumatismes inflammatoires ou le diabète.

Depuis une décennie, cette médecine est en plein développement dans tout l’Extrême-Orient. On trouve des plantes médicinales partout, dans les échoppes, les herboristeries, les pharmacies, les marchés. Certaines régions en cultivent des milliers d’hectares pour alimenter les laboratoires et les usines où elles sont conditionnées. De nombreuses plantes anticancéreuses, antirhumatismales ou immunostimulantes font l’objet de recherches et d’expérimentations incessantes dans les centres de recherche et les services hospitaliers.

Si nous développons plus particulièrement ce sujet, dans un chapitre d’introduction générale, c’est que l’étude de la phytothérapie chinoise, malgré son intérêt, n’est pas l’objet de notre enseignement actuel. En effet, cette étude demande du temps, de l’expérience et une connaissance approfondie de la pharmacopée traditionnelle. Elle s’adresse à des élèves déjà formés à la MTC et doit être enseignée par des professeurs qualifiés ayant reçu une formation théorique en université et une pratique hospitalière durant plusieurs années.

En outre, les plantes utilisées doivent être fiables, cultivées sur des terroirs particuliers et préparées avec soin dans les règles de la tradition.